Définition et mécanisme des lésions musculaires :

Les lésions musculaires ou lésions myo-aponévrotiques sont des lésions concernant les fibres musculaires avec ou sans lésion de l’enveloppe aponévrotique les entourant ou les prolongeant. Nous aborderons ici la prise en charge en physiothérapie de ces lésions musculaires.

Le mécanisme lésionnel peut se faire lors d’une contraction ou d’un étirement important. Certaines localisations sont très courantes en sport, comme la région des ischio-jambiers (bices fémoral, semi-tendineux, semi-membraneux), principalement présente au football. Les lésions au niveau des adducteurs, principalement le lonf adducteur, se retrouvent dans tous les sports de pivot. On retiendra aussi les déchirures musculaires du mollet au niveau des gastrocnémien, surtout à la jonction entre gastrocnémien médial et solaire. Cette région est également appelé tennis-leg. Dans les sports de lancers, on observera des lésions au niveau du grand pectoral ou de la coiffe des rotateurs.

Les 4 grades de la déchirure musculaire :

Il existe différents niveaux et classifications des lésions musculaires. La plus populaire est celle selon Rodineau. C’est celle que nous développerons ici. La classification de Rodineau reprend les 5 stades suivants : les courbatures, les contractures, élongations, claquages et ruptures. Ces stades peuvent être superposés à la classification en grade, plutôt échographique. Les grades vont de 0 à 5.

Classification des grades de lésions musculaires. Source : Revue Médicale Suisse.

Grade 0 : la courbature

Une courbature survient au lendemain ou surlendemain d’une sollicitation musculaire intense. Elle est liée à la nouveauté ou la variété de l’entrainement. Toutefois, elle est complètement réversible. Elle peut, en revanche, créer une sensation de lourdeur entre le premier et le cinquième jour suivant l’effort. Ces douleurs de type courbatures sont bien connues de sportifs et sportives.

Grade 1 : la contracture

Une contracture est une douleur musculaire qui vient au moment d’une activité sportive intense mais qui n’empêche pas la poursuite de celle-ci. A la fin de l’activité, la douleur est un peu plus soutenue et il y a une légère incapacité fonctionnelle. Lors d’une contracture musculaire, certaines fibres sont lésées. Les fibres musculaires voisines se contactent afin de protéger la zone en limitant le saignement. La douleur est également une réaction de protection de l’organisme. Dans ce type de pathologie, il n’est pas indiqué d’aller au-delà de la douleur, en tout cas dans les premiers temps. La compétition peut être reprise après environ 10j.

Grade 2 : l’élongation

On parle d’élongation lorsqu’il y a une lésion musculaire douloureuse à l’activité, obligeant l’athlète à interrompre son effort. Cette lésion est liée à une atteinte des fascias, également appelés enveloppes aponévrotiques ou tissus conjonctifs de soutien, qui entourent et soutiennent les muscles. Bien que moins sévère qu’une déchirure musculaire, une élongation peut entraîner une gêne significative et nécessiter une période de repos et de rééducation pour favoriser une récupération complète et prévenir les récidives.

Grade 3 : le claquage (déchirure musculaire)

Lorsqu’un claquage musculaire survient, il nécessite un arrêt immédiat de l’activité, tout comme une élongation. Cependant, la différence réside dans l’ampleur de l’atteinte au tissu de soutien. Le claquage implique une déchirure plus sévère des fibres musculaires, pouvant compromettre la fonctionnalité du muscle et entraîner une période de récupération prolongée. En revanche, une élongation correspond à un étirement excessif du muscle sans déchirure significative. Bien que douloureuse, une élongation entraîne généralement une récupération plus rapide et moins de complications à long terme.

Grade 4 : la rupture (lésion complète)

Une rupture est une lésion complète concernant l’ensemble du muscle et de son enveloppe. Une rétraction/déformation musculaire est alors nettement visible. Cette dernière catégorie est un cas grave pouvant nécessiter une intervention chirurgicale pour réparer le tissu musculaire et restaurer la fonctionnalité. La rééducation post-opératoire est essentielle pour restaurer la force, la flexibilité et la mobilité, ainsi que pour prévenir les complications telles que l’atrophie musculaire et les adhérences cicatricielles.

Rééducation aiguë :

La rééducation a une place majeure car il est important de redonner une structure optimale aux fibres musculaires. Si tel n’est pas le cas, une architecture complètement désorganisée prendra place et la capacité fonctionnelle sera réduite. Le patient aura moins de force, moins de souplesse, et des conséquences à long terme.

A l’heure actuelle, les délais de retour au sport sont très difficiles à estimer. Ils dépendront de

  • la lésion
  • la localisation
  • l’atteinte du tissu de soutien
  • le sport de reprise
  • le temps consacré à la rééducation
  • les autres facteurs de récup (alimentation, sommeil, stress…)

Pour donner une ordre d’idées, c’est environ 10j pour les contractures, 3 semaines pour les élongation, 4 à 6 semaines pour les claquages, 3 mois pour les ruptures, sauf en cas d’intervention chirurgicale.

Pour chacun des stages précédemment vus (exceptés les courbatures), il faut observer une phase aïgue, antalgique. Divers courants donnent des directives pour cette phase. Il existe des acronymes : RICE – PRICE – POLICE – PEACE & LOVE. Petit à petit, RICE a évolué en PRICE puis POLICE.

(Protection)

(Optimal Loading)

Rest

Ice

Compression

Elevation

Ces trois contiennent de la glace. Plus récemment, le protocole PEACE & LOVE s’est développé, notamment grâce à la clinique du coureur. Vous trouverez plus d’infos ici.

Protection

Elevation      

Anti-inflammatoires à éviter

Compression

Elevation

Load

Optimisme

Vascularisation

Exercices

Rééducation subaiguë :

Le questionnement principal de ces acronymes et qui reste encore débattu est l’utilisation de glace et d’anti-inflammatoires. C’est pourquoi Movea vous guide, entre autres, en physiothérapie des lésions musculaires. En effet, un processus anti-inflammatoire, mis en place par le corps humain, est primordial. Aller à l’encontre de ce dernier serait néfaste. C’est pourquoi, en physiothérapie au centre Movea, nous conseillons d’éviter les anti-inflammatoires. En revanche, les physios recommandent l’utilisation de glace, pour ses vertues antalgique. Le pouvoir anti-inflammatoire de la glace nous semble minime.

Deux autres sujets sont sujets à la polémique. D’abord les étirements : les kinésithérapeutes du centre de physio Movea les placent à la fin de la rééducation. Il serait désavantageux de les faire précocement. L’athlète n’a rien à y gagner car c’est un processus à long terme. En second lieu, la place des contractions excentriques. Elle est primordiale ! L’excentrique se place de manière précoce et structurée lors d’une rééducation. C’est d’elles que va dépendre la bonne suite des évènements car elles vont permettre de créer une architecture optimale.

Reprise du sport suite à une lésion musculaire

Pour poursuivre et terminer la rééducation et reprendre le sport, il est nécessaire d’évaluer la force musculaire, de la comparer au côté opposé ou, si possible, à des valeurs pré-lésion. Durant tout le cursus de rééducation, nous proposons un programme pour renforcer les autres parties du corps, tout comme le cardio. Toutefois, il faut travailler en adaptant les contraintes sur la blessure. Un sportif doit s’entrainer beaucoup. Un sportif blessé doit s’entrainer encore plus.

Maintenant, vous savez le principal sur la physiothérapie des lésions musculaires. Le Centre Movea de Sion propose toute cette prise en charge par des professionnels exigeants, à la recherche de qualité.

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